Mes mots,mes pensées....(Conclusion, la fin d'une elfe)

Nombre de messages : 28 Age : 36 Date d'inscription : 24/07/2011

Ce n'est qu'un récit...une histoire parmi tant d'autres...

Malheureusement, ce ne sont que des dires qui ne font que se répétés encore et encore au fil du temps....Je ne suis pas la première, ni la dernière....

Ceux qui m'ont capturés....sont-ils des monstres? Des êtres sans coeur et sanguinaires...? Non, pas plus que moi...

La seule différence, c'est qu'ils sont les chasseurs et je suis la proie. Ils m’exhibent tel un trophée de chasse vivant. Ça me dégoûte, me répugne à un tel point...., mais que puis-je y faire? Encore une fois, rien....sinon, c'est la mort qui m'attend à coup sûr. Alors je me résigne à la seule chose qui puisse me maintenir en vie. Le silence.

Voilà longtemps que le son de ma voix n'a franchi le seuil de mes lèvres. Ironique pour quelqu'un comme moi dont sa passion par la musique, le chant et les histoires au coin du feu....

Alors mes pensées bien tapis dans un coin de ma tête ne sont qu'une mince consolation de ce que les Flactiens ne peuvent me prendre. Du moins, c'est bien ce que j'espère. L'époque de la colonie est bien loin dans mes souvenirs, je ne la regrette pas puisqu'elle m'a permise de faire de nombreuses rencontres parfois désastreuse parfois inestimables. Pourtant, elle s'est dissoute depuis la grande bataille ou chacun a fait ce qu'il a pu. J'ai eu des nouvelles...des bribes ici et là alors que je passais de village en village un peu après que mes ravisseurs et moi n'ayons pris la mer.Certains de leur prisonniers me regardaient avec mépris. Les Flactiens avaient une haine avenante envers les autres races paraissait-il...?

Pourtant j'étais mieux traitée que leurs esclaves. Pourquoi?Coquetterie gracieuseté de mon nouveau maître et seigneur....il avait eu vent de certaines présences elfiques au travers des bois d'Arkol et l'idée d'avoir en sa possession l'un de ses représentants de cette race enviée par les humains l'avait séduit. C'était inévitable, le sort en avait été jeté sur moi...je n'avais rien à envier aux autres par rapport à ma situation.

Bref....nous remontions vers le nord et je ne sais si c'était par pur mépris de leur part, mais ils décidèrent de remonter le col montagneux du Sud, là ou jadis se tenait ma belle cité fière et droite. J'ai pu la contempler de loin et malgré tout constater la fumée grise qui s'échappait encore faiblement des plus hautes tours. S'en était désolant tant mon coeur se serra. Je détournai la tête dérivant mon regard vers les vastes plaines enneigées.

Un des gardes me pousse afin que je presse le pas. La neige m'arrive jusqu'aux genoux à certains moments. Il finit par soupirer bruyamment puis le général en charge de ma garde tire d'un coup sec sur la corde liée à mes poignets. Ma chute se passe comme au ralenti et je m'étale de tout mon long dans masse blanche et poudreuse. le scélérat tire encore plus fort, inutile de précisé qu'à ce moment, je me sens le plus lourd des fardeaux....

De rage, je mords l'intérieur de ma joue ça ne sert à rien de crier ni de gémir. Tant qu'à cela, je préfère la douleur, elle me garde alerte, éveillée, et nourrir cette fureur qui brûle en moi. Je l'avoue....seule contre eux je n'y peux rien....On me relève péniblement et sans ménage.....la marche poursuit son cours...

Encore une autre nuit...une autre et encore une autre ...peut-être quelques-unes de plus et nous y seront....ma nouvelle demeure pour un temps....la servante d'un seigneur...je serai son trophée, sa victoire....tout simplement pour flatter son ego...

Mais qu'à donc fait le monde pour mériter telle méprise?

Nombre de messages : 28 Age : 36 Date d'inscription : 24/07/2011

Lentement j'entrouvre les paupières. Mes sens sont encore lourds et embrouillés. Tout autour de moi est flou, j'arrive à peine à distinguer les contours des formes. Il s'agit d'un jeu d'ombre qui se dessine devant moi. Comme seule consolation, mon ouïe ne me fait pas défaut....étrange...un rire gras qui semblait si lointain empli maintenant mes oreilles. Est-il si près?

Trop près, je crois....je pense....je n'en suis pas sûre. Quelque chose de chaud et poisseux coule sur ma tempe....ça la couleur de la mort ou peut-être de la vie....bref...du sang coule..., mais il n'est pas à moi. Je n'ai mal nul part. Pourtant, cela continue à couler...

De peine, je parviens à me remettre sur pied. Le plancher valse sous mon poids, je n'arrive pas trop à comprendre. Ma main frôle le mur puis une vieille commode et s'y cramponne fermement. Du moins tant le mieux que ce que mes forces me permettent.Ma vue s'améliore un peu, mais le rire redouble d'intensité... sont-ils plusieurs?

Une petite marre de sang attire mon attention....je regarde un peu plus haut...

Non...ont-ils réellement osé...?

Puis les flashs m’assaillent tel le coup qui m'avait atteint quelques temps plus tôt. Ma robe est rouge, détrempée par le même liquide qui tache la moitié de mon visage. Sont-ils si cruel.....? Je sais qu'il ne sont tous pareil....Mais pourquoi avoir descendu aussi bas?....

Une personne est couchée par terre sur le sol froid de la petite cabane qui me sers de maisonnette. Elle semble si paisible, presque endormie s'il n'y avait pas tout ce sang autour d'elle. De longs cheveux sombre barrent son visage, les traits sont doux. Jamais cette personne n'aurait pu faire le moindre mal. Elle me semble si près, si familière. sa silhouette menue est emmitouflée dans une robe de lin blanc chaudement serrée dans une cape de voyage. Elle parait si simple, mais pourtant si noble d'allure. Malgré les hilarités qui fusent autour de nous deux, je m'accroupis et m'approche à quatre pattes vers cette femme.

D'un geste lent et quasiment tremblant, mes doigts dégagent les mèches de cheveux encore humides dû au givre de l'extérieur. Ma voix est enrouée, le premier mot resurgit après trois ans et demi de captivité déjà. Une larme coule d'elle-même sur ma joue....

Et oui, ils ont osé.

Tu étais venue m'aider...tu voulais venir à mon secours....vous m'aviez enfin retrouvé...

Mais qui recherche la liberté paie le prix fort seulement pour rester en vie. Mon prix était élevé...trop pour que je puisse le payer de moi-même. alors, ils les ont trouvé après les avoir repérés dans les environs du domaine du Seigneur dont je suis la captive. Les temps sont durs et les denrées rares alors dans des cas et situations désespérés pour certains d'entre nous, il arrive parfois qu'ils s'aventurent trop loin. Ils laissent tout simplement leur vie derrière ainsi que ceux qu'ils chérissaient.

Mais je te regarde...tu ne dors pas malheureusement. Ils t'ont tué alors que tu m'avais aperçu quelques jours plus tôt. Tu voulais me sauver, me récupérer et tout simplement me serrer dans tes bras après si longtemps d'absence.

''Nana....''

Soudainement, j'avais l'air d'une petite fille totalement désemparée. j'ai beau secouer le corps, mais tu refuses de bouger. C'est amer à comprendre, j'aimerais bien le refuser, mais comment? Je n'y peux déjà rien. Je n'ai que mince vengeance le corps maintenant froid et raide du soldat qui a emporté ta vie. Pourtant, étiez-vous tous là?!!

Un haut le coeur me prend, la peur me tenaille le ventre. Je me redresse rapidement pour me précipiter vers la sortie alors qu'un vent glacial fait battre la porte entrouverte. Les gardes tentent de me bloquer le passage, l'un d'eux la lame encore imprégnée du sang de ma mère, me la porte au cou et m'entaille. Tant pis, je continue tout de même d'avancer...la douleur me fais grimacer.

Des formes inertes sont là tapis dans la neige froide teintée de ce même rouge rubis. L'air tourbillonnant d'enroule autour de moi et pourtant j'avance vers leur cadavre. L'un a deux flèche....l'une plantée dans le dos et l'autre logée dans la gorge....mes yeux ne font que dérivés sur l'autre silhouette tout aussi carrée que l'autre; la morsure d'une épée barre encore ses côtes. La blessure ne lui a pas été fatale....l'hiver et sa tempête ont fini le chef d'oeuvre....le massacre a été complet....

''Ada....Calion....''

Je tombe à genoux au milieu de la furie hivernale, la nature a fini l'oeuvre des Flactiens. Ma famille, je l'ai retrouvé.....juste trop tard....
Ils les ont retrouvés avant moi, ....et pour me punir, ils ne me toucheront guère....seulement me laisser contempler cette si touchante scène de retrouvailles....dans les larmes et le sang...

On me traîne à l'intérieur,je ne lutte pas....le froid m'a totalement engourdis...seul, le ciel sait combien je regrette de ne pas être avec eux. Pourtant que reste-t-il ici qui en vaille la peine?

Nombre de messages : 28 Age : 36 Date d'inscription : 24/07/2011

Doucement, j'ai l'impression que le monde s'écroule autour de moi. Je ne compte plus les jours...je vois le temps défiler lentement tel un blessé à l'agonie. Lasse,je contemple le coucher de soleil éclairer l'intérieur de ma chambre. Sa lumière réveille en moi un bonheur éphémère puisque je sais qu'elle va s'éteindre bientôt. Le cycle recommencera le jour se lèvera puis retombera tel l'invasion des Flactiens sur ce monde désormais maudit. Au loin, je suis capable de distinguer trois petits amas rocheux qui n'existaient pas quelques années jadis.

Penser à eux m'arrache une douleur au coeur, un pincement, une entaille si profonde que même le temps ne saurait refermer. Mon maître n'a jamais eu connaissance de ce peu dignité que j'ai réussi à sauver pour ma famille. C'était une nuit froide d'hiver, précisément une semaine après leur mort brutale que j'avais enfin réussi à m'extirper de la vigilance de ma garde.Alors quand le froid devenait mordant et que la lune était si haute dans le ciel étoilé, je me glissais en silence hors de cette chambre qu'était ma prison dorée.

La neige collait contre ma peau, les pieds nus j'avançais sans trop m'en soucier...j'avais autre chose à faire. J'avais réussi à déterrer la plupart de leur corps entassé dans la blancheur hivernal. Creuser m'étais une tache impossible puisque la terre était dure comme la pierre comme refusant d'avaler dans ses entrailles les dernières prières d'une condamnée. de rage, je m'autorisai à pleurer une dernière fois sur leur sort ainsi que le mien ainsi que tous ceux qui partageait ma condition ou bien pire....

Non, le monde n'avait plus rien à offrir....même la nature semblait avoir du mal à offrir ses plus beaux atours. Les plaines restaient sèchent ....des brindilles vertes ici et là de temps à autre et ce vieil qui peinait à bourgeonner.

Alors voilà l'histoire de ces trois monticules de pierres....maintenant environ 7-8 ans qu'ils sont baptisés sous influence elfique. Même les hommes Flactiens ne se souviennent d'où ils tirent leur nom.....Calion....Serinde......Arandil...

Alors, je serais la seule à m'en souvenir...à porter ce poids qui m'écrase la conscience....qui m'étouffe et m'empêche de vivre pleinement. C'est fini...! Le feu et la passion....cette soif d'apprendre et de découvrir...tout s'est éteint d'un seul coup comme le souffle glacé sur la chaleur d'une frêle bougie.

Étonnement, mon regard se fixe sur la bague qui orne mon doigt depuis quand...? je ne m'en rappelle guère....sa vue m'exaspère et me donne le goût de vomir....

Voilà, mon maître avait eu enfin ce qu'il attendait de moi. J'étais sa femme, son épouse, sa chose, son objet ....,mais pardessus tout son trophée qu'il ne cessait d’exhiber aux yeux de sa partie. Jamais il ne m'a touché,....seule chose dont je lui suis reconnaissante! Jamais un grand Seigneur Flactien tel que lui n'oserait s'abaisser à toucher une elfe...!

Pourtant, ma garde, elle ....ne s'empêche pas de me rouer de coups, d'insultes et duretés...

Oui, c'est décidé ce soir tout prend fin en même temps ce que coucher de soleil. Mon ami, tu seras pour moi, la délivrance tant attendue. Dans un élan de folie, je jette la bague si finement ouvragée sur la porte ainsi que toutes parures qui pouvaient orner mes bras, mon cou et mes oreilles. La garde arrive, elle a entendu le bruit métallique et le fracas provoqué. Je sais que je vais le payer cher cette fois. Les cadeaux du maître son d'une valeur inestimable voir trop pour ma simple espèce.

Je cours en direction de ma fenêtre et jette un coup d'oeil vers ce pauvre printemps....temps de malheur pour moi, ma famille et tous ceux qui sont destinés à périr en ce jour faste. Mes pieds frappent durement le sol alors qu'un élancement parcourt mes nerfs jusqu'à ma tête...non...ce n'est pas le temps...la douleur attendra encore un peu....juste un tout petit peu...

Je vous en pris, je ne veux que les rejoindre...alors je cours vers la plaine

Nana....,Ada....Calion....j'arrive presque à vous voir. Les larmes perlèrent au coin de mes yeux, piquent le bout de mes cils et ruissellent dans l'air frais du soir. J'entend des cris et des éclats. Les hommes de mon maître sont après moi. Ils sont furieux....mon Seigneur sera furieux, mais après tout....je m'en fous...

Petit humain...petit seigneur....Amin feuya ten’ lle....Lle naa haran e’ nausalle.....rien d'autre...tu n'as plus aucune emprise sur moi. Heureusement pour toi, je ne suis pas une meurtrière, car une mort lente et une douce agonie comme j'en ai eu aurait été ton cadeau d'adieu. Ce sera plutôt à toi de me faire un cadeau....je l'attend avec joie! Arrive jusqu'à moi, mais laisse moi les atteindre....que ce soit près d'eux...

Puis....

Tout est silence....j'entend un grognement....le bruit étouffé d'une lame qui transperce l'étoffe et la chair....étrange, Nana....ce matin, je portais une robe digne des grandes dame de ce monde...elle était d'un bleu clair...de la couleur de tes yeux.....,mais ce soir..... étrangement comme je disais, elle est rouge....

D'un rouge Ruby, comme ton sang...maman...ou tes lèvres quand tu me souriais....vais je revoir ton sourire un jour...? je l'espère bien....

Pour l'instant, je ne vois que le rictus des Flactiens partagés entre le dégoût et la satisfaction. Leur maître ne sera pas content....dès le matin, se seront leur tête qui orneront les piques de la grille d'entrée de la seigneurie.

À partir de ce moment, moi aussi je sourirai, car leur sort en aura été jeté....j'ai décidé du mien, mais je vous ai fais courir à votre perte...ce n'est que mince justice....

Quand j'y pense....je n'aurai vécu le temps d'une étincelle pour la vie d'une elfe.....

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